Salut cher rôliste !
Et oui, c'est le dernier article d'une longue série pour le défi Une Année avec des Rôlistes, mais ne t'inquiète pas, je rédigerais une petite conclusion pour clôturer le défi.
Cette dernière partie de JDR, cette dernière étape du défi, je l'ai fait avec des pépites !
Cela m'a permis de jouer mon scénario L'Indésirable Marionnettiste de COG (j'en parle ici) avec des musiques, pour améliorer l'ambiance.
Allez, embarquement immédiat !
Ma raison pour initier 4 joueuses au JDR
Lors des Utopiales 2022, j'ai assisté à une conférence très intéressante sur le sexisme et la place des minorités, notamment la femme, dans le jeu de rôle et le grandeur nature.
Ce que j'ai entendu durant la conférence, je l'avais lu également sur le net avec quelques témoignages poignants (si cela t'intéresse, tu peux commencer par le blog Et pourtant elle joue). Personnellement, je n'ai jamais été confronté au sexisme dans mes parties de jeu de rôle et heureusement, ces comportements déplacés sont minoritaires.
Hormis continuer d'apporter un climat de sécurité et de respect pour tout rôliste, quels que soient son sexe, son histoire ou ses origines, que faire de plus pour apporter mon humble pierre à l'édifice ?
Ma pierre à l'édifice.
Après réflexion, je pense qu'une des meilleures solutions quand un milieu est majoritairement masculin, c'est d'intégrer plus de femmes dans ce milieu. Je le vis depuis des années dans l'informatique et c'est ce qu'il se passe également dans le milieu du jeu de rôle : de plus en plus de femmes nous rejoignent et c'est extrêmement positif ! Soyez la bienvenue ! 🙂
Du coup, c'est comme ça que j'ai décidé d'initier et d'intégrer 4 nouvelles rôlistes dans cette magnifique passion qu'est le jeu de rôle. Merci à ma chérie et mes trois pépites d'amies de m'avoir offert cette occasion unique. 🙂
En vrac, comment ça s'est passé
Un peu d'explication
Même si j'ai pu l'aborder, notamment autour d'un verre, j'ai préféré reprendre 30 minutes pour réexpliquer ce qu'est le jeu de rôle, afin que cela soit bien clair. Comme d'habitude, j'ai donné plusieurs exemples et présenté l'outil de sécurité émotionnel (X-Card).
Ensuite, j'ai pris de nouveau 30 minutes pour expliquer les règles de Chroniques Oubliées et le contexte du scénario, car elles n'étaient pas habituées aux termes et aux règles. J'ai également illustré avec de nombreux exemples pour clarifier certaines questions (l'escalade d'une cathédrale nous a bien fait rire ^^).
Puis nous avons joué 3 heures ! 🙂
Je pense que c'est important de bien prendre le temps d'expliquer le JDR et les règles à des néophytes, jusqu'à une certaine limite : dépasser 1 heure d'explication serait contreproductif, il vaut mieux se jeter à l'eau et rentrer dans le vif du sujet. En général, je suis plutôt aux alentours de 30-40 minutes d'explication, mais dans ce cas, il y avait beaucoup de questions. 🙂
Une très belle énergie avec du meta-jeu
Les joueuses ont très bien compris le principe d'interaction entre leurs personnages et avec l'énergie qu'elles apportaient, il y en a eu de l'interaction ! ^^
Forcément, il y a du meta-jeu qui s'est glissé et c'est totalement normal. J'ai vu très peu de débutants et débutantes ne pas en faire dans les premières parties, surtout quand les personnes se connaissent très bien : ça balance des petits piques, etc.
L'énergie était tellement présente qu'il a fallu faire une petite pause pour que tout le monde souffle un peu. Ce n’est pas souvent que je fais des pauses, mais sur certaines tables énergiques, c'est important, cela permet de se reconcentrer. D'elles-mêmes, les joueuses m'ont avoué que ça leur avait fait du bien et qu'elles étaient plus concentrées sur la 2e partie de scénario.
De temps en temps, il faut prendre une pause !
Liberté vs narration dirigiste
J'ai laissé la première partie de scénario très libre, pour qu'elles puissent expérimenter le role-play, les règles et se sentir en confiance. J'ai bien fait, car cela a permis qu'elles appréhendent mieux les règles du jeu au fur et à mesure.
Cependant, elles se sont senties un peu trop à l'aise, oubliant le danger des lieux et des créatures qui rôdaient. Juste avant la pause, j'ai interrompu une longue discussion par une attaque pour faire une piqure de rappel.
La seconde partie du scénario a été plus dirigiste, à cause d'un changement d'horaire imprévu. En plus de terminer l'histoire, l'idée d'être plus dirigiste était également de leur montrer des passages plus narratifs ou montrer les interactions possibles avec des PNJ. Finalement, j'ai bien fait, car elles ont beaucoup apprécié.
Le ressenti de ces nouvelles joueuses
De manière unanime, "elles ont grave kiffé et veulent faire d'autres parties" ! 🙂
Ce qu'elles ont préféré, c'est la liberté d'action, l'interprétation de leur personnage et la discussion avec les PNJs, en plus de vivre une histoire à travers la narration. Dit autrement... elles ont aimé le jeu de rôle... ^^
En fait, dans leur retour, ce que j'ai trouvé intéressant, c'est qu'elles n'ont pas parlé des combats. Ce n'est pas qu'elles n'ont pas aimé, elles ont eu de superbes idées et ont fait des descriptions bien badass. Je pense plutôt que contrairement à l'hypothèse faite suite à la partie avec des enfants, ce n'est pas un public qui va être grandement intéressé par des battlemaps et l'aspect tactique des combats avec pions. J'ai l'impression qu'un plan et quelques images suffisent, mais il faudrait essayer pour voir !
En tout cas, ces joueuses sont très emballées pour créer leur propre personnage et vivre une histoire plus longue. D'ailleurs, elles ont tellement envie de faire des JDR différents que cela va être compliqué et de faire un choix.
Femme vs Homme, il y a-t-il une différence ?
Déjà, j'étais persuadé que non, mais en plus, j'ai pu faire une comparaison très rapide. En effet, 2 semaines plus tard, j'ai fait presque exactement la même partie d'initiation avec un groupe d'homme !
Même scénario, même nombre de joueurs, des joueurs qui se connaissent très bien, 3 joueurs sur 4 qui n'avait jamais fait de jeu de rôle. Les conditions étaient presque identiques. La seule vraie différence était qu'ils étaient habitués aux jeux vidéo et aux jeux de plateau, donc ils avaient une meilleure appréhension des termes et des règles.
Egalité femme-homme dans le jeu de rôle.
Sinon, la partie a été assez identique :
- même meta-game propre aux néophytes et à un groupe qui se connait (les petits piques),
- même genre de discussion et d'oubli du danger,
- même attaque pour recentrer les joueurs,
- même crainte face aux dangers,
- même méfiance face à certains PNJs.
Il n'y a pas eu de pause, car je pense qu'ils étaient habitués aux longues parties de jeux de plateau, mais la différence s'arrête-là. 🙂
Donc toi lecteur ou lectrice, si un jour tu croises quelqu'un qui dit qu'il y a une différence entre une rôliste et un rôliste, je t'en pris, sert toi de cet article pour lui prouver que non !
Il y a une différence de sensibilité entre les personnes, mais le sexe ou l'origine n'a strictement rien à voir. Seules l'histoire de la personne et sa personnalité sont à prendre en compte.
Et heureusement qu'il y a des différences entre les personnes, entre les rôlistes, car cette différence nous enrichie en tant que joueur, en tant qu'MJ et en tant que personne !
