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Ma vision du JDR 

By  Romain "Hacknar"

Qu'est-ce que le JDR ?

Si tu es arrivé sur ce blog, c’est que tu connais déjà un minimum le jeu de rôle. Le but de cet article n’est pas de t’expliquer ce qu’est le JDR, il y a plein de site ou de blog qui le font très bien, sans doute mieux que moi. Si tu es un parfait débutant et tu ne sais pas ce qu’est le jeu de rôle, tu peux regarder ce long article détaillé de JDR-Mania, la très intéressante playlist de Mashup sur le jeu de rôle par Monsieur Phal ou encore cette présentation du jeu de rôle en 3 minutes par Maxime Chattam, romancier français connu et que j’adore.

Dans les lignes suivantes, je vais te parler de ma vision du jeu de rôle, ce que je cherche et trouve en jouant des parties de JDR, le pourquoi je pratique ce loisir depuis 15 ans et envie de ne pas arrêter malgré des pauses.

Tu découvriras également quelques anecdotes sur moi.

Ma vision du JDR

Se divertir

Dans "jeu de rôle", il y a jeu. C’est donc bien entendu pour me divertir que je fais du JDR, comme quand je regarde une série/film, quand je lis un roman ou un comics, quand je joue à un jeu vidéo.

Le but premier est de s’amuser, de se distraire, de s’évader, de faire voyager notre esprit pour « quitter » temporairement notre vie, nos soucis du quotidien.

Mais comme dans les autres divertissements, chacun ne recherche pas la même chose pour se divertir. Par exemple sur YouTube, des gens vont regarder différents types de contenu, car cela les divertit. Moi personnellement, je suis plus attiré par la vulgarisation et à l’apprentissage (scientifique, histoire, santé, cinéma voire philosophie).

Dans le jeu de rôle, c’est identique. Chaque Joueur et Meneur de Jeu vont rechercher quelque chose de spécifique pour se divertir.

Ci-dessous, tu trouveras les éléments qui me divertissent dans cette activité passionnante qu’est le JDR. Cela montre également que le jeu de rôle est beaucoup plus qu'un simple divertissement.

Faire des expériences

Le jeu de rôle est un terrain de jeu extraordinaire pour vivre moult expériences dans un environnement contrôlé et sécurisé. Cela permet de faire plein de tests qui seraient inaccessibles dans la vie de tous les jours, sauf si tu es en mage dans sa haute tour, dans ce cas tu dois déjà faire quelques expériences ! 😉

Émotions et sentiments

L’apanage des bons films, des bons livres, des bons jeux vidéo et de manière générale, les bons divertissements, c’est de faire ressentir des émotions à son audience.

  • L’exaltation quand tu réussis à battre un boss final avec ton groupe
  • L’horreur lors d’une description de scène de crime
  • Le plaisir lors d’une réussite critique ou quand un plan millimétré se déroule sans accroc (bon ça ne se passe jamais comme prévu, mais parfois...)
  • La tristesse quand un PNJ/PJ/ton propre personnage meurt
  • Ce petit frisson lors d’une scène épique ou scène intense

Personnellement, plein de parties m’ont marqué par les fortes émotions ressenties. Je vais te donner deux exemples en tant que MJ et PJ.

Ressentir la pression jusqu’à avoir envie d’aller pisser

Un soir, petit one-shot de Cthulhu sans prétention à 2 joueurs : deux étudiants qui enquêtent sur une maison hantée. Nous étions tellement pris dedans avec le second joueur que nous avons fait monter la pression et le stress naturellement. Le MJ a utilisé ça très bien et avec des petits artifices, il a réussi à monter cette pression de quelques crans.

Maison hantée

 Jusqu’au moment où nous avons entendu des « Toc Toc Toc » sur du bois... j’ai regardé l’autre joueur : nos visages étaient décontenancés ! 

La pression était à son paroxysme et clairement nous étions en train de flipper, l’émotion ressentie était assez forte pour que j’aie envie d’aller pisser « de peur » (syndrome qui existe réellement). Et le pire dans tout ça ? Le « Toc Toc Toc » provenait du MJ qui frappait avec sa main la table en bois … je ne te raconte pas la tranche de rigolade !

Un des meilleurs souvenirs de JDR, comme quand nous regardons un film qui fait peur, mais en mieux. 😀

Faire que ses joueurs ressentent de la vraie haine envers la méchante

C’était le dernier scénario de l’acte 1 d’une campagne d’Anima Beyond Fantasy, après la formation du groupe et une enquête, les PJs allaient rencontrer l’antagoniste principal, la super-méchante démoniaque. Cette scène finale de la rencontre, des révélations et du combat a été haute en couleur et épique (c’était le but ^^).

Ce que j’ai appris après, c’est qu’une partie des PJs avaient réellement ressenti de la haine envers cette super-méchante et ce sentiment à durer dans le temps. En effet, durant l’acte 2 c’était « la personne dont il ne doit pas prononcer le nom » et même après une pause de 2 ans entre l’acte 2 et 3, il a suffi de raviver les braises pour ce sentiment resurgisse.

Cette haine a été un moteur puissant dans la campagne, jusqu’à la confrontation finale qui a été encore plus prenante et crédible, grâce à cette émotion.

Comment réagirais-je dans cette situation ?

L’idée de comparer ma réaction à une situation par rapport à la réaction de mon personnage, voire à la réaction des autres PJ/Joueur, m'amuse beaucoup. Cela permet de se projeter dans des situations anormales qui peuvent être le reflet d'une réalité.

Évidemment, dans la vraie vie, nous ne sommes pas confrontés à une bande d’orques sanguinaires, à des tyrannoeils, vampire ou autres monstruosités cyclopéennes. De même, les prothèses cybernétiques ne sont pas encore d’actualité et je ne parle pas des voyages spatiaux. Pour finir, je pense que peu de joueurs de JDR ont pour entreprise le LAPD ou le FBI. 😉

Quand j’aborde une fiction, peu importe son univers, j’aime quand je peux m’identifier aux personnages ou aux situations, cela permet d’en apprendre plus sur moi-même, de mieux se connaitre et d’avoir des indices sur ses propres réactions.

« J’ai été surpris par une phrase d’un dialogue, comment j’aurais pu réagir différemment ? »

« Mon personnage a réagi de cette manière, car c’est cohérent avec sa personnalité. Moi j’aurai plutôt réagi ainsi, car je suis comme ça. »

Travailler son empathie et son ouverture d’esprit

C’est la suite logique des points évoqués ci-dessus : émotions et situations.

Se mettre à la place des autres pour comprendre ce qu’ils ressentent et essayer d’ouvrir mon esprit à certaines situations, cultures, manière de faire ou réaction. Concrètement, c’est l’aspect « rôle » du jeu de rôle.

Toujours dans un environnement contrôlé et sécurisé, faire l’expérience du racisme en jouant une race non dominante dans un univers de fantaisie ou de SF permet de s’ouvrir l’esprit en tant qu’homme blanc dans une société européenne.

Perdre un être cher dans une partie de jeu de rôle permet d’en apprendre plus sur soi-même, émotion et réaction, mais également de pouvoir un peu mieux comprendre ce qu’un ami ressent, lui qui a perdu quelqu’un.

Il existe un certain nombre d’autres exemples, comme jouer un personnage aveugle, introverti, ou un guerrier puissant atteint par une grave maladie mortelle. Même si le naturel revient souvent au galop (ce que nous sommes en tant que joueurs), de temps en temps, nous pouvons aller au-delà de nous-mêmes et appréhender la vie d’un autre œil.

L'ouverture d'esprit apportée par le jeu de rôle

Personnellement, dans mes années de rôlistes, j’ai voulu expérimenter pas mal de choses, mais je vais te parler d’un personnage bien précis, Nathalia.

Durant une période, j’incarnais beaucoup de personnages féminins, car cela m’intéressait. Sans étonnement, au début j’étais plutôt dans des clichés un peu geek, au fur et à mesure j’ai pu peaufiner mes personnages pour vivre une réelle expérience dans une campagne de D&D mémorable.

Nathalia était un personnage d’un pays lointain et pas très apprécié, à l’allure un peu monstrueuse à cause de sa carrure et de sa puissance, qui avait une maladie mentale. Avec sa dégaine de souillon et ses décisions parfois incohérentes pour les autres, j’ai pu expérimenter l’incompréhension de mes camarades face à mes actions, le fait d’être rejeté, mais également la joie d’être écouté, accueilli et d’être utile malgré les différences de Nathalia.

Un personnage qui est resté dans ma mémoire, d’autant plus que le sujet de la maladie mentale me touche indirectement. Je pense sincèrement et sans m’en rendre compte, que j’ai pu mieux appréhender ce sujet sensible de ma vie.

Apprendre de nouvelles connaissances

Que ce soit par la lecture d’ouvrage ou le fait qu’on se pousse à nous poser des questions, notamment lors des phases de création (PJ, scénario, univers), le jeu de rôle est un très bon moyen d’acquérir et de transmettre du savoir. Je vais prendre des exemples assez simples qui me sont restés en tête tellement ils m’ont marqué, mais encore une fois, il en existe une multitude.

Pavillon Noir m’a fait aimer l’histoire !

C’est le second JDR que j’ai acheté et forcément, j’ai une relation particulière avec ces bouquins et cet univers de piraterie. Une des nombreuses raisons, c’est mon grand plaisir à me plonger dans cette partie l’Histoire alors qu’initialement, cela ne me passionnait pas vraiment.

Pavillon Noir

J’ai appris et réappris plein de choses : en effet, j’avais déjà navigué un peu étant gamin, donc approfondir les voiles, les nœuds, des expressions, la vie des marins et particulièrement leur contexte historique m'a passionné. Finalement, je vois l’Histoire avec un autre œil depuis ma lecture de Pavillon Noir.

Comment s’occuper des morts dans un environnement très contraignant ?

Lors d’une création de jeu de rôle Fantasy Punk (je t’en parlerai peut-être un jour ^^), une des dernières cités isolées d’un monde post-apocalyptique se situe en montagne. La population grandit, mais la cité ne peut pas s’étendre sur la terre ferme. Du coup, pas de cimetière, mais également très peu d’arbre pour la crémation des morts. Comment faire alors pour s’en occuper ? La question ma turlupinée et j’ai cherché une réponse qui pouvait coller à mon univers : l’aquamation funéraire. J’ai acquis un savoir que je n’aurai jamais pensé et en plus ça collait bien à mon univers ! Banco !

C’est d’ailleurs dans ce même procédé que j’ai appris qu’il existait des cuirs de mer, à base de poisson, chose que je ne savais pas non plus.

Les masques africains

Quand je crée un personnage avec un bon background, j’aime bien m’attarder sur des cultures étrangères, notamment sur l’art et l’artisanat, c’est une très bonne source d’inspiration. Dans le cas de cet exemple, j’étais en train de créer un personnage originaire d’une contrée ressemblant à l’Afrique. J’avais envie de trouver une particularité, une touche particulière pour m’amuser avec ce personnage tout frais. C’est comme ça que je suis tombé sur les masques africains : la signification, le processus de fabrication, le bois, etc. Un savoir que j’ai oublié, car il ne m’était pas très utile au fur et à mesure des années, mais qui m’a permis d’incarner ce personnage nommé Mbuyi comme je voulais et de manière crédible.

Masques africains

Raconter ou vivre une histoire

C’est bien entendu pour cette raison que j’ai continué le jeu de rôle, car les histoires sont l’essence même du divertissement.

Depuis la nuit des temps, que ça soit par transmission orale, picturale, écrite, audio ou encore vidéo, les Hommes racontent des histoires pour transmettre et se divertir. Ce qui est génial et une grande force du JDR, c’est que plusieurs modes de transmissions sont utilisés. Dans une histoire de jeu de rôle, les participants utilisent :

  • La voix et les gestes
  • Des textes (des lettres, notes, etc.)
  • Des images
  • De la musique, voire des bruitages
Raconter une histoire dans le jeu de rôle

Cette manière de raconter des histoires, avec une évolution des personnages et de l’univers à travers les actions des joueurs, permet à ceux-ci de ressentir et de vivre différemment l’histoire de LEUR personnage, de LEUR groupe. Finalement, cette histoire est forcément unique, c'est LEUR histoire et ça, j’adore !

Plus personnellement, raconter des histoires en tant qu’MJ ou vivre des histoires en tant que PJ, m’a permis de canaliser mon imagination, de mieux l’exploiter et d’en faire une véritable alliée dans ma vie personnelle et professionnelle. Le jeu de rôle et ses histoires sont le réceptacle de ma créativité et mon imagination. Je pense même que raconter des histoires est devenu mon « art », même si je ne me considère pas comme un artiste, loin de là.

Une partie de JDR simple pour encore plus de divertissement

« La simplicité est le principe de l’art. » Bruce Lee

Rassure-toi, la plupart de mes parties ne possèdent pas tous les points cités ci-dessus et sont juste du pur divertissement. Il n’y a pas d’émotions fortes en permanences, des situations extraordinaires, de nouvelles connaissances ou même de très grandes histoires avec de gros cliffhanger.

D’ailleurs, la majorité des exemples que j’ai cités sont au départ issu de la simplicité. Ils se sont transformés en émotions ou expériences fortes par le plaisir de jouer. C’est souvent dans la simplicité que l’on se divertit le plus, comme un bon film sans prise de tête ressemble à une partie de JDR simple, mais très plaisante et amusante.

Pour conclure, je pense qu’il faut trouver le juste milieu entre la simplicité et l’intention.

  • La simplicité pour laisser l’imagination de chacun s’exprimer dans le divertissement et ainsi créer l’émulsion, le petit plus spontané.
  • L’intention d’aller chercher telles émotions, telles expériences ou des rebondissements scénaristiques forts pour donner un cadre dans le divertissement et guider chacun sur le terrain de jeu.

Je pense que c’est ce juste milieu qui permettra d’apporter à une table de jeu de rôle un espace sécurisé pour développer le plaisir de jouer et la recherche d’expériences nouvelles.

Voilà ma vision du jeu de rôle, une passion qui m’a fait grandir et qui a grandi avec moi depuis 2006. Et toi, c’est quoi ta vision du jeu de rôle ? Écris là en commentaire !

N’oublie pas, imagine des histoires, lance les dés et gagne de l’XP 🙂

Romain.

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Romain "Hacknar"


Rôliste depuis 2006, j'aime le jeu de rôle pour ces histoires, les expériences que l'on peut vivre et les interactions avec les joueurs. J'ai joué et maitrisé beaucoup de JDR différents, avec des amis, des inconnus et en convention. Cela m'a permis de relever des défis et d'acquérir des Points d'XP et de m'améliorer en tant que rôliste et en tant que personne. :)

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